
Berlin, Allemagne (Weltexpress). L‘appel de l’UE à un cessez-le-feu ressemble à une tentative désespérée pour donner un répit aux forces armées ukrainiennes menacées d’effondrement – un coup faible de la part de perdants qui ne voient aucune issue, mais ne veulent pas abandonner. Lavrov refuse et fait référence à la « supercherie de Minsk II ».
Tous les observateurs de longue date des conflits géopolitiques qui ne sont pas à la solde des propagandistes de guerre occidentaux, comme l’ancien colonel américain hautement décoré Douglas Macgregor ou l’ancien haut responsable de la CIA Larry Johnson, s’accordent à dire que l’Ukraine a depuis longtemps perdu la guerre et que sa chute inévitable se rapproche de plus en plus.
Alors que les troupes russes continuent de dominer sans changement les lignes de front, le régime de Zelensky à Kiev et les centres de pouvoir des soutiens occidentaux sont de plus en plus marqués par un désespoir impuissant. En témoigne la déclaration commune publiée le 21 octobre par Zelensky et un groupe sélectionné de chefs d’État européens bellicistes. Celle-ci consistait en une révérence obséquieuse devant « papa OTAN » Trump. La plupart des lecteurs se souviennent certainement que c’est avec cette expression que Mark Rutte, le ridicule secrétaire général de l’OTAN, avait tenté il y a quelques mois de flatter le président américain dans une lettre adressée à Trump. Il avait manifestement réussi à séduire le narcissique Trump.
Dans la dernière déclaration du 21 octobre, cette coalition de bellicistes européens tente à nouveau de plaire à Trump, connu pour ses opinions tranchées, en saluant l’appel sage du président américain Donald Trump, épris de paix, en faveur d’un cessez-le-feu « immédiat » le long des lignes de front actuelles comme étant la seule voie vers la paix. Le Premier ministre britannique Starmer, le chancelier Friedrich Merz, le président français Macron et la présidente de la Commission européenne von der Leyen ont donné le ton dans cette déclaration, à laquelle se sont joints des représentants de l’Italie, de la Pologne, du Portugal, de la Norvège, de la Finlande, du Danemark et de l’Espagne. La déclaration souligne qu’un tel cessez-le-feu devrait « jeter les bases de pourparlers de paix durables » et appelle la Russie à soutenir cette initiative.
Cette manœuvre transparente n’a rien à voir avec une volonté sincère de paix. Il s’agit plutôt d’une tentative désespérée de donner un répit aux forces armées ukrainiennes menacées d’effondrement, alors que la pression sur le front augmente de manière exponentielle. Même les analystes occidentaux confirment de plus en plus ce qui, malgré toute la bonne volonté du monde, ne peut plus être ignoré sur le front : l’effondrement des forces armées ukrainiennes n’est plus une possibilité lointaine. Il ne s’agit plus de savoir « si », mais seulement « quand ».
De plus, le Kremlin – de Poutine à ses ministres en passant par ses négociateurs avec les Américains – a toujours insisté, sans exception ni changement, sur le fait que toute discussion sur un cessez-le-feu est inutile tant que les causes réelles du conflit ne sont pas abordées et que des solutions ne sont pas trouvées. Comme lors de tentatives précédentes, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré qu’un cessez-le-feu ne profiterait actuellement qu’à Kiev et à ses soutiens occidentaux. Il a rappelé l’expérience russe avec l’accord trompeur de Minsk II de 2014/2015, qui a été exploité par les partisans de l’OTAN pour gagner plusieurs années pour l’Ukraine et la réarmer avec des armes et une formation de l’OTAN. La Russie ne se laissera pas prendre à nouveau.
Ceux qui suivent les sources d’information militaires fiables sur la guerre en Ukraine, qu’elles proviennent de blogueurs ukrainiens ou russes, savent déjà que la bataille de Pokrovsk (Krasnoarmeisk) touche à sa fin. Cette évolution permettra bientôt aux unités russes d’avancer vers l’agglomération de Slaviansk-Kramatorsk, la dernière grande fortification tenue par les Ukrainiens sur le territoire de la République populaire de Donetsk dans le Donbass.
Cette agglomération revêt une importance symbolique et stratégique. En 2014, Slaviansk a été un foyer de soulèvements pro-russes contre les forces armées nazies ukrainiennes, et Kramatorsk sert de centre de commandement régional. Une avancée russe dans cette région permettrait de sécuriser en grande partie le Donbass et de briser définitivement le contrôle de Kiev sur l’est du pays. Dans son rapport du 21 octobre, l’Institut néoconservateur « Institute for the Study of War » de Washington a mis en garde contre ce scénario précis.
Même les experts du «Center for European Policy Analysis (CEPA) », pourtant très pro-ukrainien, avertissent que le débat public en Occident est de plus en plus dominé par l’idée que l’Ukraine est en train de perdre la guerre et doit désormais œuvrer pour la paix. « Ce qui ne peut pas être ne peut pas être » s’applique manifestement ici.
Un rapport de l’« International Institute for Strategic Studies » (IISS) d’octobre 2025 décrit la situation comme une « nouvelle phase » du conflit : détérioration des conditions pour Kiev, agitation croissante parmi les troupes et escalade inévitable si Kiev ne fait pas de compromis. Même le ton optimiste de certains médias occidentaux – comme le magazine Foreign Affairs, qui soulignait que l’Ukraine pouvait « encore gagner » – semble creux au vu des faits.
Les géostratèges expérimentés et les anciens agents des services de renseignement voient dans ces développements la conséquence logique d’années d’erreurs d’appréciation de la part de l’Occident : l’Ukraine n’a jamais eu de chance réelle de remporter une victoire militaire contre la Russie, et elle paie aujourd’hui le prix des illusions de ses soutiens occidentaux, qui pensaient pouvoir vaincre la Russie dans une guerre par procuration.
Les forces russes contrôlent actuellement la quasi-totalité du territoire de Lougansk et environ 75 % de la région voisine de Donetsk, qui forment ensemble le Donbass. Même les analyses occidentales de think tanks tels que le CSIS ont de plus en plus fait état ces derniers mois de forces armées ukrainiennes épuisées, qui manquent de tout : nourriture, eau, matériel médical, munitions de toutes sortes et, surtout, chair à canon. Même une aide occidentale accrue ne pourrait compenser ce dernier manque. La dynamique sur le front serait « irréversible ». Même un rapport de l’Atlantic Council, autrefois optimiste, admet désormais que le mythe d’une « défaite inévitable de la Russie » est définitivement révolu.
Dans ce contexte, même Zelensky, qui avait jusqu’à présent rejeté tout compromis comme une trahison de la souveraineté ukrainienne, a cette fois-ci accepté sans hésiter l’appel au cessez-le-feu lancé par Trump – un signe clair de l’épuisement à Kiev. Mais derrière cette façade diplomatique se cachent la panique et la peur, notamment face aux menaces et aux représailles des forces spéciales nazies ukrainiennes incontrôlables, qui ont mis en garde Zelensky contre toute cession de territoire aux Russes. C’est pourquoi Zelensky s’est empressé, dès son retour, d’assurer publiquement à Kiev qu’il ne s’agissait que d’un cessez-le-feu et que les cessions territoriales du Donbass ou de la Crimée étaient hors de question pour lui. On se demande alors pourquoi Moscou devrait accepter une telle offre de cessez-le-feu.
Même les médias occidentaux tels que la BBC et Politico rapportent que les alliés de l’UE et de l’OTAN n’ont pas de plan précis pour parvenir à la paix en Ukraine. Ils espèrent probablement que les Russes se plieront d’une manière ou d’une autre aux exigences de l’UE et se retireront, rendront la Crimée à l’Ukraine sur un plateau d’argent avec de grandes excuses et verseront à l’Ukraine des réparations pour les dommages causés.
Entre-temps, Moscou a rejeté la proposition de Trump et le sommet de Budapest a été suspendu. Cela souligne la stratégie russe : ne pas céder tant que la puissance militaire ukrainienne n’est pas brisée. Sur le champ de bataille, cette logique est tangible.
Le cessez-le-feu pourrait être conclu, mais aux conditions de Moscou : à savoir la reconnaissance des réalités sur le terrain, la neutralité de l’Ukraine et des garanties contre son adhésion à l’OTAN. Dans ce contexte, l’appel lancé par l’UE le 21 octobre n’est pas une victoire de la diplomatie, mais un requiem pour une illusion.
La chute lente mais certaine des forces armées ukrainiennes, et donc aussi de l’État « Ukraine », n’est pas seulement une défaite pour Kiev. Le reste du monde y verra également une défaite de l’OTAN, présentée comme toute-puissante, et de sa puissance protectrice, les États-Unis. Car malgré des années de soutien militaire et financier massif de la part des pays de l’UE et de l’OTAN, à hauteur de centaines de milliards de dollars, ni les États-Unis ni l’ensemble de l’Occident collectif n’ont réussi à aider l’Ukraine à remporter la victoire. Au contraire, l’Occident l’a conduite à sa perte !
Cette tragédie aura des conséquences encore imprévisibles, mais définitivement négatives, sur le prestige des États-Unis et sur la crédibilité de la puissance militaire américaine et de ses « garanties de sécurité » pour ses vassaux. Il est d’ores et déjà certain que la capacité d’influence politique de Washington à l’échelle mondiale, qui a déjà souffert notamment en raison de la fragilité du dollar américain, est de plus en plus remise en question dans de nombreuses régions du monde.




















