Un diplomate américain de premier plan : « Accuser Israël de génocide n’est pas de l’antisémitisme ! »

Un enfant assassiné, parmi des dizaines d'autres dans l'État de Gaza. Assassiné par des juifs sionistes bestiaux. Source : Weltnetz/ Telegram, extrait d'une vidéo du 18.11.2023.

Berlin, Allemagne (Weltexpress). Voici des extraits d’une interview sans aucun doute exceptionnelle sur Gaza avec l’ancien secrétaire adjoint à la Défense des Etats-Unis et ex-ambassadeur américain Chas Freeman.

Voici les principaux points de l’interview vidéo : Un grand nombre des civils israéliens morts le 7 octobre 2023 n’ont pas été tués par le Hamas, mais par des soldats israéliens, selon Chas Freeman. Il a qualifié la bande de Gaza de « camp de concentration » pour les Palestiniens et a laissé entrevoir aux Israéliens la possibilité d’être accusés de crimes de guerre.

Freeman souligne que de nombreuses victimes du 7 octobre ont été tuées par l’armée israélienne sous la forme de « tirs indisciplinés d’hélicoptères tirant des roquettes Hellfire ou de chars tirant des balles incendiaires sur les maisons des villages israéliens (pris d’assaut par le Hamas) ». Dans le cas du grand nombre de victimes parmi les visiteurs du festival de musique israélien situé juste à la frontière avec Gaza, il dit même qu’elles ont été « en grande partie tuées par des roquettes Hellfire et d’autres tirs indisciplinés des forces israéliennes ».

D’un point de vue militaire, il s’agit d’une « honte » qui est en partie due à un « manque de discipline et de formation », sans quoi on ne peut « pas réagir correctement » en cas d’urgence. D’autre part, la « directive Hannibal » des forces armées israéliennes (Tsahal) serait également responsable des nombreuses victimes civiles israéliennes. Cette directive stipule « qu’il faut tuer les otages israéliens en même temps que leurs preneurs d’otages du Hamas afin d’éviter plus tard des négociations compliquées et longues sur un échange d’otages », qui nuisent à l’image d’Israël auprès du public.

Freeman souligne également dans l’interview que le Hamas voulait atteindre « deux objectifs avec le 7 octobre : premièrement, remettre la question de l’autodétermination palestinienne à l’ordre du jour mondial » ; chose qu’il a « réussie » selon lui, car il existe « une reconnaissance largement répandue en dehors d’Israël que seule l’autodétermination de la Palestine sous la forme d’une solution à deux États peut offrir la sécurité à Israël ». Selon lui, « même aux États-Unis, où la population juive est plus importante qu’en Israël, de nombreux juifs ont compris que c’était le cas. Les jeunes juifs américains, en particulier, sont très désabusés par le sionisme et ne veulent pas se laisser contaminer par cet antisémitisme qui, aujourd’hui, est même en train d’augmenter à cause des actions israéliennes ».

Freeman poursuit : « Je pense qu’un autre objectif du Hamas était de détruire le soi-disant ‘accord d’Abraham' ». Le Hamas y serait d’ailleurs parvenu. Et en effet, depuis la réaction israélienne follement cruelle du 7 octobre 2013, plus personne dans le monde arabe ou islamique n’ose en parler.

Explication : l' »accord d’Abraham » forgé par les sionistes américains et israéliens devait perfidement jeter une fois pour toutes la question de l’autodétermination palestinienne dans les poubelles de l’histoire.

Dans la propagande officielle occidentale, l’accord a reçu la belle étiquette d’un « traité de paix entre Israël et les Émirats arabes unis », qui devait normaliser complètement les relations diplomatiques entre les deux États et auquel les États-Unis ont officiellement donné leur bénédiction.

Le 15 septembre 2020, l’accord avait été signé devant la Maison Blanche à Washington par le Premier ministre israélien d’extrême droite Benjamin Netanyahu et le ministre émirati des Affaires étrangères Abdullah bin Zayid Al Nahyan. Le tout s’est déroulé en présence du président américain Donald Trump, qui s’était personnellement fortement engagé en faveur de l’accord.

Au même moment, un traité de paix entre Israël et Bahreïn a été signé par le ministre des Affaires étrangères Abdullatif bin Raschid al-Sajani. L’idée était que l' »accord d’Abraham », avec les États-Unis comme puissance garante, devienne un modèle pour d’autres accords de paix entre Israël et les États arabes – en excluant complètement la question palestinienne.

Hanah Ashrawi, porte-parole de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a condamné l’accord et a accusé les EAU d’avoir désormais « dévoilé leurs affaires secrètes ». Le Fatah antisioniste a accusé les EAU de « négliger leurs obligations nationales, religieuses et humanitaires » envers le peuple palestinien, tandis que le Hamas a qualifié l’accord de « coup de poignard traître dans le dos du peuple palestinien ».

Une grande partie des masses populaires arabes a également considéré l' »accord d’Abraham » comme une trahison envers les Palestiniens. Dans ce contexte, le soulèvement du Hamas du 7 octobre a, selon Freeman, apporté une énorme popularité aux Palestiniens. En effet, les combattants du Hamas sont désormais considérés comme « ceux qui se sont soulevés et qui sont prêts à accepter la mort plutôt que l’emprisonnement ».

Plus loin, Freeman se réfère à « l’analogie des révoltes d’esclaves aux États-Unis » de Norman Finkelstein et évoque notamment « la révolte de 1831 menée par Nat Turner. Il s’agissait d’un Africain asservi, bien éduqué et très intelligent, qui a mené une révolte d’esclaves dans le sud de la Virginie, dont l’objectif était d’assassiner tous les Blancs qu’ils rencontraient ». Se référant à Finkelstein, Freeman dit : « Cela soulève une question morale : ‘La violence du propriétaire d’esclaves est-elle moralement la même que la violence de l’esclave qui tente de mettre fin à cette violence ? La même question morale se pose pour l’oppression israélienne des Palestiniens par rapport à la résistance palestinienne à l’oppression », explique l’ancien top diplomate américain Freeman.

Tout bien considéré, l’ancien ambassadeur américain Freeman en conclut qu’Israël a déjà perdu. Tout comme la violence excessive avec laquelle les Américains blancs se sont vengés des Afro-Américains innocents pour les révoltes d’esclaves du 19e siècle, la violence excessive de la vengeance israélienne contre des Palestiniens innocents « ne laissera de bons souvenirs à personne à l’avenir ».

Freeman va même jusqu’à dire : « Lorsque les gens pensaient à Israël dans le passé, ils pensaient qu’il s’agissait d’un refuge pour les victimes de l’Holocauste. ? Désormais, ils le considéreront comme le foyer des auteurs de génocide. Quand ils penseront à Israël, ils penseront aux bâtiments en feu et aux bébés morts. C’est un problème d’image fondamental et Israël perd ainsi sa protection, car il ne peut plus accuser d’antisémitisme quiconque est critique envers Israël. Car critiquer des gens qui commettent un génocide ne peut pas être de l’antisémitisme. Cette critique ne peut pas être considérée comme immorale. L’antisémitisme est une attitude détestable, mais s’opposer au génocide perpétré par Israël ne l’est pas ! »

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