Berlin, Allemagne (Weltexpress). La propagande de guerre allemande ne connaît plus aucune limite. Là où même les crimes les plus horribles commis par les soi-disant « bons » sont publiquement célébrés et encouragés, on ne remarque presque plus que le chancelier fédéral lui-même utilise le jargon nazi. Cela montre clairement que le fascisme n’a pas besoin de l’AfD.
Depuis des années, les médias, les experts et les politiciens allemands dénoncent le fait que l’AfD serait seule à « faire basculer le débat vers la droite ». Les services de protection de la Constitution surveillent le parti, une armada d’« experts » bien payés mène des recherches et pontifie sur le sujet, et le « centre » bourgeois autoproclamé, composé de personnalités de renom, se considère comme un rempart « contre la droite ». Pas étonnant : quand on tient autant de propos d’extrême droite que certains politiciens du « centre » et certains « médias de qualité », il faut détourner l’attention en projetant son propre cloaque idéologique sur un ennemi imaginaire.
Ce cloaque est manifestement profond et sale. Il s’exprime de plus en plus ouvertement dans les plus hautes sphères de l’État. Il ne s’agit pas seulement d’actions telles que les événements publicitaires et de recrutement de militaires fascistes, comme la brigade ukrainienne Azov, encouragés par les politiques et applaudis par les médias. Pour rallier la population à la cause impérialiste, il faut de la propagande verbale.
Celle-ci a depuis longtemps dépassé les bornes, au point de rappeler les chapitres sombres de l’histoire allemande. Les principaux médias allemands battent ouvertement le tambour pour les crimes les plus graves contre le droit international, y compris le génocide et la destruction nucléaire. De nouveaux slogans belliqueux viennent sans cesse embellir leurs campagnes de désinformation guerrières. Et le chancelier fédéral brandit ouvertement des slogans dans le jargon nazi.
Conseils médiatiques pour les crimes
La liste des dérapages verbaux inhumains, racistes et belliqueux des politiciens, des responsables et des médias allemands est désormais si longue qu’on pourrait écrire un livre épais rien que sur les douze derniers mois. C’est pourquoi nous ne mettrons ici en lumière que la partie émergée de l’iceberg de ces derniers jours.
Comme chacun sait, l’Iran, tout comme la Russie, également très riche en matières premières, est considéré comme l’ennemi juré dans la propagande allemande. Peu importe le droit international : l’attaque illégale d’Israël contre ce pays le 13 juin a non seulement suscité une joie presque malveillante dans les rédactions allemandes, selon la devise « Enfin, les mollahs se font botter les fesses », mais elle a également donné aux médias des conseils sur la manière dont les États-Unis pourraient aider leur « porte-avions » au Proche-Orient à détruire les installations nucléaires souterraines en Iran : avec des brise-bunker gigantesques, dont Israël ne dispose pas.
En effet, les médias donnent même des conseils sur la manière dont les États-Unis pourraient aider leur « porte-avions » au Proche-Orient à détruire les installations nucléaires souterraines en Iran : avec des brise-bunker gigantesques, dont Israël ne dispose pas dans son arsenal. Lorsque l’article paraîtra, cela aura peut-être déjà été fait, comme l’a annoncé jeudi avec une joie anticipée le journal Axel Springer Bild, connu pour ses campagnes de dénigrement quasi quotidiennes.
Une catastrophe annoncée
La préparation idéologique du citoyen lambda à de telles actions illégales et meurtrières au Proche-Orient bat son plein depuis plusieurs jours dans presque tous les grands médias allemands. Le titre du Handelsblatt de mercredi sonne même comme une invitation directe, avec mode d’emploi : « Comment les États-Unis pourraient détruire brutalement le programme nucléaire iranien ». Selon cet article, les États-Unis disposeraient de « la bombe la plus puissante au monde », capable de détruire des bunkers et que seuls leurs avions spéciaux peuvent larguer.
De nombreux autres médias, dont t-online, mais aussi des chaînes publiques telles que ZDF, ont surfé sur la même vague de propagande : attaquons ces Perses, au diable le droit international et l’environnement, tel est leur message.
Ce sont là des déclarations sans voile en faveur d’un super-accident criminel provoqué par l’homme. Or, la justification occidentale de l’attaque israélienne contre l’Iran est un mensonge éhonté. Cela est facile à vérifier pour tout un chacun et a même fini par atteindre les médias allemands. Ainsi, le Tagesspiegel a récemment rapporté, en se référant aux services secrets américains, que l’Iran n’était ni sur le point de fabriquer une bombe atomique ni ne prévoyait d’en développer une.
Le journaliste Mathias Bröckers décrit avec brio dans un article récent l’audace avec laquelle les médias allemands continuent malgré tout de baser leur propagande sur le même mensonge que le Premier ministre israélien répète au monde entier depuis 30 ans.
Le jargon nazi du chancelier
Il n’est toutefois pas surprenant que le chancelier Friedrich (BlackRock) Merz (CDU) ne puisse même plus cacher son impatience guerrière à l’idée d’un coup illégal, très probablement lourd de conséquences et meurtrier. Bien avant son élection au poste de chancelier, il s’était déjà fait un nom par ses campagnes de mensonges et de dénigrement contre les chômeurs et les étrangers.
Mais Merz a même recours à un véritable jargon nazi, comme la moitié du monde l’a désormais remarqué : pour l’actuel chancelier, les massacres guerriers qu’Israël commet en violation flagrante du droit international dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Syrie et désormais aussi en Iran ne sont qu’un « sale boulot nécessaire pour nous tous ». Sait-il que les membres de la SS ont autrefois tenté de justifier leurs massacres de Juifs et d’autres minorités devant les tribunaux en utilisant exactement les mêmes mots ?
La réponse à cette question rhétorique n’a en réalité aucune importance. Quiconque, en tant que chancelier allemand, qualifie le massacre illégal et massif d’Arabes et désormais aussi de Perses par des bombes, des canons et la famine dans le cadre de guerres d’agression illégales de simple « sale boulot » que l’on peut remercier Israël de faire pour l’Allemagne, doit s’attendre à être traité de nazi.
Vers le fascisme avec la « puissance militaire » allemande ?
Bien sûr, les réactions indignées à la déclaration de Merz – formulée d’ailleurs en premier lieu par une journaliste de la presse publique sous forme de question – ne se sont pas fait attendre. Mais personne n’a osé évoquer la référence très claire au nazisme qu’elle contenait. Aucun grand média n’a osé exiger ce qui s’imposait : la destitution de Merz de son poste de chancelier.
Si cela n’a pas été le cas, c’est sans doute parce que la réalité allemande, y compris le discours public, a depuis longtemps glissé vers un climat belliqueux et fascisant. On ne peut pas appeler autrement le fait que les politiciens et les médias allemands accueillent les fascistes ukrainiens, relativisent les fantasmes d’extermination exprimés publiquement par des politiciens israéliens, approuvent depuis plus de 20 mois les livraisons d’armes pour la campagne d’extermination monstrueuse menée par Israël dans la bande de Gaza tout cela accompagné, au mieux, d’une « inquiétude » hypocrite, et en poursuivant méticuleusement les militants qui descendent dans la rue pour s’y opposer.
Dans la frénésie médiatique de propagande guerrière, avec ses néologismes belliqueux, allant du battement des tambours pour la « capacité guerrière » allemande à l’évocation par Springer d’une nouvelle « puissance de combat » allemande que l’Allemagne doit « acquérir le plus rapidement possible », même le jargon nazi pur et dur de Merz ne choque plus vraiment. On peut peut-être se poser ici la question suivante : Quelle est la distance qui nous sépare encore de cette situation actuelle et du fascisme ? Où se trouve le seuil ?
Le fascisme issu du centre
Une chose est sûre : cette évolution est entièrement le fait des « partis du centre » bourgeois. L’AfD n’était pas nécessaire pour cela, elle n’est elle-même qu’un symptôme de cette évolution. Mais comme on le sait, les bellicistes du « centre » autoproclamé n’aiment pas trop se regarder dans le miroir.
Au lieu de cela, ils créent leurs méchants et en font des boucs émissaires auxquels ils refusent tous les droits humains : qu’il s’agisse des Russes ou des Arabes, des mollahs ou des Palestiniens, des musulmans ou des chômeurs. L’essentiel, c’est que le dollar continue de couler à flots et que leur impérialisme puisse se poursuivre comme avant. Serait-ce malicieux de voir les extrémistes dans ce « centre » ?