Le « raciste » Trump veut une « personne de couleur » comme directeur du FBI

Kashyap Pramod Vinod Patel. Photo : U.S. Army, photo Sgt Keisha Brown, lieu et date de la prise de vue : Pentagone à Arlington, VS État de Virginie, 17.11.2020

Berlin, RFA (Weltexpress). Donald Trump a proposé Kash Patel, considéré publiquement comme « très dangereux » par des personnalités du FBI, comme nouveau directeur du FBI. L’« Etat profond » et les médias mainstream sont en mode panique. Il y aurait là matière à une série policière. Mais le spectacle ne fait que commencer.

Kash Patel, ancien procureur fédéral et proche collaborateur de Donald Trump, est une figure controversée de la politique américaine. Il a désormais été nommé par le président élu des Etats-Unis à la tête du FBI, une décision qui a suscité un émoi considérable, y compris dans les médias allemands. Parfois, la réalité elle-même est si satirique qu’on ne peut que l’ironiser.

Bien qu’il n’existe encore aucune trace publique du fait que Patel ait été considéré comme un « terroriste » ou comme une menace directe pour la démocratie aux États-Unis, certains anciens fonctionnaires fédéraux ont déjà exprimé leur inquiétude quant à l’impact potentiel sur les institutions démocratiques au cas où il deviendrait directeur du FBI. Ainsi, l’ancien agent spécial du FBI Daniel Brunner a qualifié il y a plusieurs semaines déjà la possible nomination de Patel d’« extrêmement dangereuse » et a laissé entendre qu’il pourrait causer des « dommages massifs » au FBI. Et l’ancien directeur adjoint du FBI Andrew McCabe, profondément impliqué dans la chasse aux sorcières « Russia Gate » contre Trump, a déclaré qu’avec Patel à un poste de direction, aucun secteur du FBI ne serait plus « sûr ».

Le FBI et l’État profond en mode panique

Le magazine The Atlantic, un feuilleton du « Deep State » (l’« État profond »), a également souligné que la nomination de Patel était « extrêmement controversée » en raison de son passé de « théoricien du complot » et de loyaliste convaincu de Trump. C’est notamment en raison des plans de Patel pour une restructuration radicale du FBI que l’horreur y règne désormais. Ainsi, l’une de ses premières actions sera de fermer le bureau de Washington du FBI, ce qui, à la consternation de beaucoup, couperait le cordon ombilical direct entre le service de renseignement intérieur politisé et l’Etat profond.

MaisThe Atlantic donne une autre raison à la panique parmi les représentants de l’État profond. Les hauts fonctionnaires et les décideurs de l’appareil gouvernemental désignés par ce terme, qui ont jusqu’à présent pu continuer à exercer leurs fonctions indépendamment des résultats des élections, ont jusqu’à présent poursuivi sans interruption la politique d’hégémonie et de guerre des Etats-Unis à l’extérieur ainsi que la politique d’exploitation à l’intérieur. Peu importe qui venait d’être élu président des États-Unis. Selon l’Atlantique, on craint désormais dans l’Etat profond que Patel utilise le FBI politiquement épuré pour des mesures de rétorsion, par exemple en représailles au « Russia-Gate ». Cette chasse aux sorcières avait commencé avant l’investiture de Trump et avait pour objectif de rendre Trump inapte à gouverner, ce qui a été largement atteint.

Pour son deuxième mandat en tant que président des Etats-Unis, Trump semble être mieux préparé à réaliser la promesse électorale faite en 2016 d’assécher le marais de Washington. Avec Patel, qui veut faire le ménage au sein du FBI et réduire fortement le personnel de l’agence, et avec Elon Musk, qui a été officiellement nommé par Trump superviseur suprême de l’efficacité de l’appareil gouvernemental, Washington s’apprête à vivre des temps intéressants ; d’autant plus que Musk ne veut pas seulement licencier la moitié du personnel fédéral ou le renvoyer dans l’économie (libre), mais aimerait aussi supprimer complètement la CIA.

Du « Deep State » au « Deep Trouble ».

C’est ce que l’on peut déjà lire sur Internet à propos de la nomination de Kash Patel. Après la nomination de J.F. Kennedy Junior au poste de ministre de la Santé, celle de Kash Patel est jusqu’à présent la mesure la plus courageuse et la plus dangereuse de Donald Trump. Elle constitue une déclaration de guerre directe aux mondialistes et au Deep State, qui l’entendent exactement de cette oreille. Patel a annoncé vouloir déclassifier la liste Epstein ainsi que les dossiers sur JFK et le 11 septembre – tous !

Patel est un homme charismatique et n’est pas un inconnu aux Etats-Unis. En tant que procureur et avocat de la défense, il s’est fait un nom dans les années précédentes. Mais il s’est surtout fait connaître avec son best-seller « Government Gangsters : The Deep State, the Truth, and the Battle for Our Democracy » (« Les gangsters du gouvernement : l’État profond, la vérité et la bataille pour notre démocratie »).

Sur Amazon, le livre est promu comme suit : « Les plus hauts niveaux du gouvernement ont été infiltrés par un “État profond” antidémocratique qui peut être vaincu en réorientant notre mission de sécurité nationale et en défendant sans relâche la vérité ».

Trump lui-même a écrit à propos du livre : « Une brillante feuille de route qui met en lumière chaque acteur corrompu afin de permettre à nos agences et départements de travailler à nouveau pour le peuple américain. … Nous utiliserons ce plan pour reconquérir la Maison Blanche et éliminer ces gangsters de l’ensemble du gouvernement ! »

Patel, la terreur du FBI, pourrait se mettre à l’œuvre avec son plan clair dans deux mois déjà, avec la force d’un bulldozer à Washington pour « assécher le marais » – mais cette fois-ci pour de bon. C’est pourquoi il est devenu la cible de critiques massives dans les médias mainstream, non seulement aux Etats-Unis, mais aussi dans les Etats vassaux des Etats-Unis, notamment en Allemagne. Dans les médias allemands, on ne parle de Patel que de manière négative, en s’efforçant d’utiliser les stéréotypes habituels. « Hardliner », “conspirationniste”, “ultra-droitier” – ils informent, désinforment comme d’habitude au même rythme que les médias mainstream aux Etats-Unis.

Mais si, dans l’Ouest des valeurs, les médias mainstream débordent d’indignation, cela donne l’espoir que Patel prépare quelque chose de vraiment grand. Cela pourrait être passionnant. Une autre raison de l’agitation des médias allemands pourrait en outre être que les vagues soulevées par Trump, Patel et d’autres se transforment en un tsunami qui n’épargnerait alors pas l’Europe.

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