Tentative de faire bloc contre la Chine au sommet du G7

Un toutou fait le mâle. Source : Pixabay, photo : huoadg5888

Berlin, Allemagne (Weltexpress). Lorsque le maître siffle à Washington, le toutou docile qu’est l’UE fait le mâle à Bruxelles, se dresse sur ses pattes arrière et aboie sur l’éléphant qu’est la Chine. Il en a été de même lors du sommet du G7 qui vient de s’achever.

Il n’y a pas d’autre explication au comportement de la Commission européenne concernant les nouveaux droits de douane sur les importations en provenance de Chine. Cette image d’un front commun contre la Chine s’est répétée à la fin de la semaine dernière lors du sommet du G7 dans les Pouilles (sud de l’Italie), mais avec un plus grand nombre de toutous, les Japonais, les Britanniques et les Canadiens démontrant sagement qu’ils maîtrisent le même dressage de Washington que les Allemands, les Français et les Italiens.

Le fait que la Chine ait été mentionnée 28 fois dans le communiqué des chefs d’Etat et de gouvernement du G7 n’est pas une surprise pour les analystes chinois. Le Global Times, publié en anglais à Pékin, affirme par exemple que « la déclaration hypocrite savamment élaborée » (dans le communiqué final du G7) révèle les tentatives de l’Occident, dirigé par les Etats-Unis, de rejeter la faute sur la Chine, jetant ainsi les bases d’une future confrontation entre les blocs entre l’Occident, déclaré havre de vertus démocratiques, et les méchantes autocraties, incarnées par la Chine et la Russie.

En effet, le communiqué des chefs d’Etat et de gouvernement du G7, publié vendredi dernier sur le site de la Maison Blanche, désigne la Chine comme la cible principale. Dans ce document, le G7 a accusé sans raison la Chine des pires méfaits dans un large éventail de domaines :

  • que Pékin ne condamne pas la Russie dans la crise ukrainienne
  • que Pékin ne suit pas les directives occidentales dans la crise climatique (soi-disant d’origine humaine)
  • que la Chine ne s’aligne pas sur l’Occident dans les domaines de la cybersécurité
  • que Pékin insiste sur sa souveraineté nationale dans la question de Taïwan et sur la validité juridique de l’accord sino-américain sur la « politique d’une seule Chine
  • que seule la Chine est responsable des tensions en mer de Chine méridionale
  • que les dirigeants de Pékin se sont rendus coupables de graves violations des droits de l’homme, notamment au Xinjiang et au Tibet.

Parallèlement, en marge du sommet du G7, on a appris l’existence d’un plan, soi-disant convenu par les sept pays, visant à mettre en garde et à sanctionner les petites banques chinoises en raison de leurs liens avec la Russie. Mais selon les premières réactions de Pékin, cela ne fonctionnera pas non plus, car – comme l’explique Charles Liu, Senior Fellow au « Taihe Institute » de Pékin, dans le Global Times – « ces banques n’effectuent pas beaucoup de transactions en dollars et toute sanction à leur encontre n’aura donc qu’un effet très limité ».

D’autre part, ces banques régionales, encore petites il y a peu, traitent aujourd’hui un volume énorme et croissant de transactions en yuans et en roubles. Leur principal problème est que le volume de ces transactions a tellement augmenté au cours des deux dernières années que des problèmes peuvent survenir lors du règlement. Mais on sait que les Chinois apprennent vite et que là où il y a une volonté, il y a un chemin, de sorte que le problème est tout au plus de nature temporaire. En revanche, le changement, à savoir l’abandon du dollar, sera maintenu à long terme.

Pendant ce temps, les élites européennes non élues démocratiquement, qui sont hissées aux postes clés des institutions européennes par les vassaux américains au sein des gouvernements européens dans le cadre d’accords politiques en coulisses, adopteront aux dépens des peuples européens des mesures et des lois qui servent avant tout les objectifs américains et leurs propres intérêts dépendants des États-Unis. Cela implique également de mettre l’Europe en position de force contre la Chine, quel que soit le nombre d’emplois européens perdus en raison d’une guerre commerciale avec la Chine.

Quelques semaines avant le sommet du G7, Washington avait décidé unilatéralement, c’est-à-dire sans consulter ses vassaux de l’UE, de provoquer Pékin avec une nouvelle escalade de mesures politiques et économiques. Parmi ces mesures figurait l’imposition de droits de douane de 75 à 100 pour cent sur l’importation de voitures électriques chinoises, technologiquement très supérieures et également bon marché, pour des raisons fallacieuses. A l’appel de Washington, la Commission européenne a suivi en tant que caniche américain docile et a également imposé des droits de douane de près de 40% sur les voitures électriques chinoises.

Ni la population des pays membres ni leurs parlements nationaux n’ont été consultés à ce sujet par la Commission européenne, car les parlements nationaux avaient déjà cédé il y a des années, dans un acte d’euphorie européenne idiote, leur souveraineté nationale en matière de commerce international, y compris les décisions de sanctions contre d’autres pays, aux éminences grises non élues démocratiquement de la Commission européenne.

A la tête de la Commission européenne se trouve l’ineffable Madame von der Leyen, qui a jusqu’à présent survécu sans dommage à toutes les anciennes accusations de corruption et à celles qui sont encore en suspens – en rapport avec le groupe pharmaceutique Pfizer. Et si l’on en croit Washington, von der Leyen restera en poste pendant les cinq prochaines années et rendra l’Europe « apte à la guerre » et continuera pour cela à utiliser l’argent qui sera versé au « Fonds européen pour la paix » créé en 2019 pour acheter des armes pour l’Ukraine. Orwell nous salue.

Pour conclure cet article, revenons brièvement au sommet du G7, avec lequel Washington a manifestement aussi poursuivi le projet de créer les bases, évoquées au début, d’une formation de bloc contre la Chine et la Russie. Pour ce faire, un certain nombre de pays importants du Sud ont été invités à participer à des discussions en marge du sommet. Parmi eux, les membres fondateurs des BRICS, l’Afrique du Sud, le Brésil et l’Inde, se sont présentés dans les Pouilles pour participer au sommet du G7.

Mais toutes les tentatives d’attirer ces trois pays BRICS ou d’autres Etats du Sud mondial – à l’exception de l’Argentine en faillite – dans le bloc du G7 ont lamentablement échoué. En témoignent non seulement les résultats du G7 dans le sud de l’Italie, mais aussi le résultat du grand show de propagande US/OTAN/UE de la « conférence de paix sur l’Ukraine » qui a suivi immédiatement au Bürgenstock en Suisse, avec l’ex-président et boucher de son propre peuple, Vladimir Selenskij.

Si le G7 n’a pas réussi à rallier à sa cause les membres des BRICS présents au sommet italien, c’est notamment parce que l’hégémon américain et l' »Occident collectif » se sont présentés dans une mauvaise posture sans précédent sur le plan de la politique intérieure, de la diplomatie, de la géostratégie et de l’armée. Dans le même temps, de nombreux pays du « Sud global » voient en la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud les porteurs d’espoir d’un nouvel ordre mondial basé sur une coopération internationale volontaire et mutuellement avantageuse sur le plan économique et social. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l’a défini ainsi : « Les BRICS sont un tel regroupement au sein duquel les principes de coopération égalitaire – respect mutuel, ouverture, pragmatisme, solidarité, continuité et, bien sûr, consensus – ne sont pas seulement mis en œuvre en paroles, mais aussi dans la réalité ».

En conséquence, la liste des nouveaux candidats à l’adhésion ou au statut de partenaire des BRICS+ s’est allongée à 28 pays supplémentaires : Algérie, Azerbaïdjan, Bangladesh, Bahreïn, Biélorussie, Bolivie, Venezuela, Vietnam, Honduras, Zimbabwe, Indonésie, Kazakhstan, Cuba, Koweït, Maroc, Nigeria, Nicaragua, Palestine, Pakistan, Sénégal, Syrie, Thaïlande, Turquie, Ouganda, Tchad, Sri Lanka, Guinée équatoriale, Érythrée et Soudan du Sud. La décision sera prise lors du sommet des BRICS qui se tiendra en octobre à Kazan, la capitale de la République russe du Tatarstan.

Dans le cadre de la préparation culturelle de la conférence d’élargissement des BRICS en octobre, la cérémonie d’ouverture des Jeux sportifs des BRICS a eu lieu pour la première fois en Russie le 12 juin à Kazan. Environ 4 000 athlètes de plus de 90 pays du monde entier participent à ces jeux. On peut aisément imaginer que les Jeux sportifs des BRICS, qui sont exempts de sanctions politiques, gagneront en importance dans une grande partie du monde par rapport aux Jeux olympiques, ces derniers étant trop souvent utilisés par l’Occident collectif à des fins de pouvoir politique et de propagande.

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