Victoire électorale de Trump – Le retour du « cauchemar » allemand

Donald Trump . Extrait d'une vidéo RT FR. Lieu et date de l'enregistrement : Floride, VSA, 6.11.2024

Berlin, Allemagne (Weltexpress). Des réactions hystériques étaient à prévoir. Mercredi matin, un cri collectif a traversé l’Allemagne. Le ton était donné : avec le retour de Donald Trump, des temps sombres et dangereux nous attendent. La fin de « l’Occident démocratique » et de l’Ukraine était annoncée. Au lieu de cela, la fin des feux de signalisation est arrivée le même jour.

Mais tandis qu’une moitié des « feux de signalisation » politiques à Berlin s’affolait des conséquences d’une éventuelle « Trumpocalypse » pour leur avenir politique, l’autre moitié des feux de signalisation planifiait déjà le même mercredi le prochain conflit interne au sein de la coalition des feux de signalisation, qui a effectivement mis fin aux feux de signalisation le même mercredi en fin de journée. Un scoop en chassait un autre. Ce qui n’a pas été rapporté mercredi soir, c’est qu’avec la fin de l’Ampel, le souhait ardent d’une majorité croissante d’Allemands a été exaucé, avec la perspective réjouissante de la fin de l’œuvre de destruction économique et sociale menée par l’Ampel.

Le déclin économique et social de l’Allemagne n’a certes pas commencé avec les feux de signalisation, mais avec la CDU dirigée par Angela Merkel. Angela a conduit notre pays tout droit au bord de l’abîme. Le mérite douteux de la coalition Ampel est d’avoir continué à suivre la voie de Merkel et d’avoir poussé notre pays vers le bord de la chute.

Avec la dissolution de l’Ampel, c’est le chaos qui attend le Berlin politique, confronté à un terrain inédit pour la République fédérale, à savoir un gouvernement minoritaire incapable de prendre des décisions et sans budget valable. Pour détourner l’attention, les courtisans des rédactions des médias allemands ont accueilli avec grand plaisir le thème de la victoire de Trump, en entonnant un chant choral mêlant lamentation et indignation.

Dans les journaux allemands, il n’y a plus guère de place pour les titres qui n’associent pas Donald Trump à un « retour en arrière vers des temps plus sombres ». On y parle de « cauchemar », comme si l’homme vêtu d’une cape noire et armé d’une faux hantait l’Europe. En réalité, ce n’est pas tant Trump qui est craint que le fait que la politique allemande, qu’il s’agisse d’économie, de finances, de sécurité et autres, devrait désormais être remise sur ses propres pieds, et que les structures actuellement en place en sont incapables.

Pour que l’Allemagne soit à nouveau prête à affronter l’avenir, il faut un virage à 180 degrés. Il faut à nouveau mener une politique qui donne la priorité aux intérêts allemands (qui ne sont pas identiques à ceux de l’UE). Mais dans des domaines importants, comme par exemple la politique à l’égard de la Chine ou de la Russie, tant nos politiciens nationaux que ceux de l’UE se sont distingués comme des donneurs d’ordre transatlantiques. Ils ont servi en priorité les intérêts américains, alors qu’ils ont nui et continuent de nuire à notre économie et à notre société. Pour ces « bons services », le grand frère transatlantique récompense ses fidèles serviteurs au sein de notre gouvernement, de la politique et des agences et médias affiliés, en soutenant leurs carrières, en leur offrant du prestige international et en leur accordant des avantages patrimoniaux. Sous le président américain Trump, cette forme de corruption « civilisée » entre l’hégémon américain et ses vassaux au sein de l’UE, y compris en Allemagne, ne pourra pas perdurer. Car Trump n’est pas un diplomate, mais un faiseur de deals avec lequel on parle clairement.

Si nous prenons un peu de recul et regardons les dirigeants et l’orientation politique des partis établis en Allemagne (CDU/CSU, SPD, Verts, FDP), ils sont tous assis entre deux chaises, avec une vision opposée de la politique mondiale. De même, on ne trouve dans aucun de ces partis un homme politique de premier plan qui ne se soit pas « brûlé » politiquement par des déclarations et des actions insultantes, tant au Kremlin qu’auprès de Trump et de ses partisans. En ce qui concerne l’avenir de l’Allemagne, les partis établis et leur personnel politique de premier plan se sont eux-mêmes placés dans une situation de non-pertinence politique.

Une question importante pour l’avenir est la suivante : peut-on faire confiance, mentalement et techniquement, au personnel usé de ces partis, qui ont conduit notre pays dans le marasme, pour mener à bien la tâche difficile et extrêmement coûteuse de remettre notre pays sur la terre ferme ? C’est peu probable, car il manque pour cela, tant au niveau national qu’international, la condition préalable la plus importante, à savoir la confiance.

Les dernières élections l’ont déjà montré et les prochaines le confirmeront encore plus clairement : les partis établis ne sont plus que des coquilles vides, sans intérêt pour la majorité de la population. Comment ces partis parviendront-ils, d’ici les nouvelles élections du début de l’année prochaine, à rétablir la confiance au sein de la population et à trouver un soutien pour leur politique d’échec déjà documentée ?

Après avoir passé des années à se moquer de Trump en tant que personne et à l’insulter, les politiciens des partis établis auront du mal à établir des relations normales, voire bonnes, avec lui. Mais Trump est le président du pays qui, en pourcentage, reçoit le plus d’exportations allemandes. Trump n’a aucune raison d’être accommodant envers ces Allemands, ce qui ne fera qu’aggraver les problèmes de l’industrie allemande dans une situation qui s’apparente déjà à une crise. Cette situation montre également à quel point la politique de la bien-pensante verte à la tête du ministère des Affaires étrangères est criminellement irresponsable.

En ce qui concerne Trump et les Etats-Unis, il est particulièrement piquant de constater que les mêmes politiciens et médias allemands qui parlent si souvent de la « responsabilité globale » de l’Allemagne et de la « souveraineté européenne » se lamentent aujourd’hui du fait qu’ils risquent de perdre le soutien transatlantique sous Trump, soutien dont ils dépendent – comme ils le reconnaissent désormais – pour la mise en œuvre de leurs projets.

Une condition importante pour l’avenir économique de l’Allemagne serait par exemple le rétablissement de l’accès à l’énergie russe fiable, de haute qualité et bon marché, sur laquelle a reposé par le passé un pilier du succès économique de l’Allemagne. Mais après toutes les malveillances allemandes, les sournoiseries politiques (Minsk II) et les escroqueries (vol de biens russes à hauteur de dizaines de milliards) et les attaques terroristes (explosion de pipeline), et le soutien aux banderistes fascistes en Ukraine avec des armes et de l’argent, l’attisage des attitudes antirusses dans les médias, la société et le sport, associé à d’innombrables insultes à l’encontre du peuple russe, après tout cela et bien d’autres choses encore, la question se pose ici aussi : A quel homme politique de premier plan issu des partis allemands établis le gouvernement russe pourrait-il faire confiance pour mener des négociations honnêtes ?

Si l’Allemagne veut avoir une chance de sortir au moins à peu près intacte de cette crise politique, économique et sociétale et sociopolitique, motivée en partie par l’idéologie néolibérale et en partie par les fantasmes verts de disparition, le moins que l’on puisse dire est qu’il faudrait envoyer dans le désert non seulement l’ensemble du personnel de direction des partis établis, mais aussi les « élites » autoproclamées dans les médias et les soi-disant think tanks, afin de garantir à la vie politique de notre pays un nouveau départ non pollué. Nous avons la chance d’avoir un début lors des nouvelles élections à venir, lors desquelles un signal clair devrait être envoyé aux troupes politiques chaotiques qui ont régné jusqu’à présent.

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