Leçon : comment les sionistes contrôlent le Congrès américain

Le Capitole dans la capitale américaine Washington. Source : Pixabay

Berlin, Allemagne (Weltexpress). Des milliardaires sionistes américains ont fondé, avec le soutien du président Trump, une organisation visant à empêcher la réélection du député américain Thomas Massie, un critique éminent du soutien apporté par Trump aux guerres d’Israël.

Trump a récemment déclaré à un éminent donateur juif américain : « Mes partisans (les électeurs MAGA) commencent à détester Israël. » Trump ne considère pas son ami intime, le raciste israélien Netanyahou, recherché pour génocide par la Cour pénale internationale, comme responsable de ce revirement de l’opinion parmi les électeurs républicains, mais surtout son principal détracteur issu de ses propres rangs républicains à la Chambre des représentants du Congrès, à savoir Thomas Massie.

Car Massie n’a pas suivi les nombreux revirements à 180 degrés de Trump, qu’il s’agisse de l’augmentation de la dette publique, que Trump veut porter à des niveaux stratosphériques, ou de l’extension des guerres au Moyen-Orient ou en Ukraine. En fait, Trump fait aujourd’hui tout ce qu’il avait fermement condamné et promis d’abolir avant les élections.

Voyons maintenant ce qu’a fait le méchant Thomas Massie pour que Trump n’hésite même pas à recourir à des méthodes sournoises pour empêcher sa réélection dans sa circonscription du Kentucky à l’automne 2026. Dans l’attaque lancée contre Massie le 22 juin dernier par Trump en personne, celui-ci est qualifié d’« anti-MAGA » et les partisans de MAGA sont invités par Trump à « l’éviter comme la peste ».

Massie, qui était un fervent partisan de Trump avant l’élection présidentielle, est depuis devenu l’un de ses adversaires politiques les plus acharnés au sein du Congrès américain, dominé par les républicains. Il s’est notamment opposé avec détermination au « Big and Beautiful Bill », le projet de loi budgétaire de Trump. Comme le projet de Trump ne pourrait être financé qu’en contractant 2 000 milliards de dollars de nouvelles dettes, Massie a reproché à Trump, lors de débats publics au Congrès, d’avoir rompu sa promesse électorale de mettre fin à l’endettement irresponsable du gouvernement précédent de Biden. Trump étant extrêmement fier de sa « grande et belle loi budgétaire », l’opposition de Massie constitue une insulte inexcusable pour le narcissique de la Maison Blanche.

Tout aussi inexcusable pour Trump est le fait que Massie ne se soit pas joint à l’euphorie générale qui a éclaté à Washington après la guerre d’agression brutale, non provoquée et contraire au droit international, lancée par Trump et ses frères d’armes sionistes contre l’Iran le 21 juin. Au lieu de cela, Massie a fermement condamné la guerre d’agression infâme de Trump et Netanyahou, ce qui lui vaut d’être publiquement accusé par Trump et ses flagorneurs de « faire cause commune » avec les ayatollahs iraniens. De plus, selon Trump, Massie ne montre aucun respect pour les actes merveilleux de l’armée américaine unique en Iran.

Dans un texte publié sur Truth Social par Donald J. Trump en personne sous le nom @realDonaldTrump le 22 juin 2025 à 12h58, soit un jour après le bombardement américain de l’Iran, Trump a lancé son attaque haineuse et diffamatoire contre son « ami du parti » républicain Massie, originaire du Kentucky. Trump y décrit Massie comme « un personnage simpliste et narcissique qui considère comme une bonne politique que l’Iran possède des armes nucléaires ultramodernes, alors que, selon Trump, ce pays crie régulièrement « Mort à l’Amérique ». Massie n’appartient pas au mouvement MAGA (Make America Great Again). Il serait une « force négative qui vote presque toujours « non », quelle que soit la qualité des projets ».

L’un des principaux reproches de Trump à Massie est de ne pas avoir voulu participer à « la spectaculaire victoire militaire » contre l’Iran, ce qui est considéré comme une preuve supplémentaire de son incompétence. Massie est qualifié de faible, inefficace et irrespectueux envers l’armée, « dont il ne reconnaît pas le génie et la bravoure dans ce contexte ». Massie voterait systématiquement contre toutes les propositions, aussi positives soient-elles pour le pays. Trump a exhorté Massie à abandonner son « faux spectacle » et à s’engager pour l’Amérique, ce dont il serait incapable, etc. À la fin de son pamphlet, Trump promet d’intervenir lui-même avec fermeté dans la campagne des primaires à venir dans le Kentucky afin de soutenir les adversaires de Massie.

Peu après cette diatribe sur X, Trump a chargé ses principaux stratèges politiques, Tony Fabrizio et Chris LaCivita, de créer et de diriger un super PAC afin de mobiliser MAGA contre Massie pour empêcher sa réélection. LaCivita a déclaré à l’agence de presse américaine Axios que l’organisation ferait « tout ce qui est nécessaire » pour évincer Massie du Congrès. Voici maintenant un exemple typique du fonctionnement des élections dans la grande démocratie américaine, où l’influence sioniste est forte à tous les niveaux de la politique.

Tout d’abord, il convient d’expliquer brièvement ce qu’est un super PAC. Il s’agit d’une structure américaine unique qui garantit que seules les personnes que l’on peut acheter avec de l’argent peuvent entrer au Congrès. Voici comment cela fonctionne : Super PAC (Political Action Committee) signifie « comité d’action politique supérieur », qui peut collecter et dépenser des sommes illimitées pour influencer les élections, à condition de ne pas collaborer directement avec des candidats ou des campagnes. Les Super PAC financent souvent des publicités, des rassemblements ou d’autres activités politiques afin de soutenir ou de combattre des candidats. Les super PAC ont été rendus possibles par la décision de la Cour suprême dans l’affaire Citizens United v. Federal Election Commission en 2010, qui a assoupli les restrictions sur le financement des campagnes électorales.

Le super PAC contre Massie a été baptisé « MAGA-Kentucky ». Il a été fondé quelques jours seulement après les attaques du président Trump contre Massie sur les réseaux sociaux, car Massie avait vivement condamné le recours par Trump aux troupes américaines pour la guerre d’Israël contre l’Iran. On voit ici que les intérêts fondamentaux des sionistes israéliens et des politiciens américains qu’ils paient ou font chanter ont été touchés. Mais Massie avait critiqué d’autres abus, ce qui a particulièrement irrité les sionistes.

Outre son refus de l’aide militaire et financière destinée à soutenir le génocide israélien à Gaza, Massie a également voté au Congrès contre un nouveau projet de loi visant à censurer la liberté d’expression, qui aurait fait de la critique d’Israël un acte criminel passible de sanctions.

Il s’agit de la loi « Anti-Semitism Awareness », qui utilise une définition très vague de l’antisémitisme afin de menacer les universités de sanctions si des étudiants critiquent l’idéologie politique du sionisme ou comparent les actions du gouvernement israélien à Gaza à celles de l’Allemagne nazie.

Pour couronner le tout, en avril dernier, le franc-tireur Massie a présenté au Congrès la loi « Dual Loyalty Disclosure », qui obligerait tous les candidats à des fonctions fédérales à divulguer leur double nationalité non américaine. Les sionistes américains se sont immédiatement insurgés et ont accusé Massie – quoi d’autre ? – d’antisémitisme, mais Massie a souligné que sa loi ne visait aucun pays en particulier. Dans une interview accordée à Fox News, il a posé la question suivante : « Nous prêtons serment à la Constitution, et la question est la suivante : si vous êtes citoyen de deux pays, quel serment prenez-vous le plus au sérieux, ou pouvez-vous les prendre tous les deux au même sérieux ? »

Pendant ce temps, le super PAC anti-Massie, baptisé « MAGA-Kentucky », s’est mis à collecter des fonds. Ce nom était destiné à donner l’impression que le super PAC était soutenu et financé par des partisans de MAGA dans le Kentucky. Mais la divulgation des documents du super PAC jeudi dernier a révélé que ce nom était trompeur, car ni le Kentucky ni MAGA n’apparaissaient dans le super PAC. Le super PAC « MAGA-Kentucky » est en effet entièrement financé par trois multimilliardaires juifs américains du Nevada, de New York et de Floride. Tous trois sont des partisans actifs des extrémistes racistes violents du gouvernement Netanyahou et soutiennent financièrement des dizaines d’ONG sionistes aux États-Unis et en Israël, dont beaucoup ont des objectifs extrémistes.

Selon la première déclaration financière déposée jeudi auprès de la Commission électorale fédérale, le super PAC « MAGA-Kentucky » n’avait que trois bailleurs de fonds :

  • Un million de dollars provenait du gestionnaire de fonds spéculatifs new-yorkais Paul Singer, qui finance également un groupe de réflexion américain pro-israélien et d’autres organisations pro-sionistes et qui avait déjà réussi, lors du premier mandat de Trump, à le pousser à se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien.
  • 250 000 dollars provenaient d’un gestionnaire de fonds spéculatifs de Floride, John Paulson.
  • 750 000 dollars ont été versés par le super PAC « Preserve America », également dirigé par le directeur politique de Trump, LaCivita, et financé principalement par Miriam Adelson et, auparavant, par son défunt mari Sheldon Adelson.

Si l’on examine de plus près les mécènes de ce super PAC « MAGA-Kentucky », au moins deux d’entre eux peuvent faire froid dans le dos :

Paul Singer est un gestionnaire de fonds spéculatifs juif américain, fervent sioniste et partisan du régime d’extrême droite et raciste de Netanyahou en Israël. Chaque année, il dépense des dizaines de millions de dollars de sa fortune personnelle estimée à 6,1 milliards de dollars (source Forbes 2024) pour huit think tanks et super PAC américains pro-sionistes actifs sur le plan politique, ainsi que des millions supplémentaires pour des organisations sionistes internationales basées en Israël. Il gère avec son fonds spéculatif des actifs d’environ 65 milliards de dollars, sans pour autant négliger son engagement fort en faveur des intérêts stratégiques des sionistes en Israël.

Le gestionnaire de fonds spéculatifs John Paulson, originaire de Floride, est également d’origine juive et a grandi à New York dans un environnement fortement imprégné de la culture et de la religion juives. Contrairement à Paul Singer, qui finance presque exclusivement des think tanks et des projets pro-sionistes et politiquement actifs, les dons de Paulson sont principalement axés sur l’éducation et la culture en Israël. Il a toutefois toujours fait une exception lors des campagnes électorales aux États-Unis, soutenant des candidats pro-sionistes avec des dons non négligeables, dont un million de dollars au super PAC de Mitt Romney « Restore Our Future » en 2011, ainsi que des dons répétés à Donald Trump pendant la campagne électorale et, actuellement, 250 000 dollars au super PAC « MAGA-Kentucky » pour faire battre Massie, un républicain populaire au niveau local et critique de Trump.

Née en Israël en 1945, Miriam Adelson est issue de la famille juive Farbstein originaire de Pologne. Elle est la veuve du milliardaire Sheldon Adelson, magnat des casinos de Las Vegas récemment décédé. Sa fortune est estimée à 29,5 milliards de dollars (Forbes), ce qui fait d’elle la femme la plus riche d’Israël et la 58e personne la plus riche au monde. Elle a la double nationalité israélienne et américaine et est une sioniste fervente qui utilise ouvertement sa fortune pour soutenir les objectifs criminels et génocidaires du régime Netanyahou.

Adelson est ainsi une grande donatrice de groupes sionistes radicaux aux États-Unis, tels que la « Zionist Organization of America » (ZOA), un groupe extrémiste qui soutient le génocide dans la bande de Gaza et combat l’antisionisme aux États-Unis en le qualifiant d’« antisémitisme ». Elle est également très engagée financièrement dans la « US Foundation for Defense of Democracies » (FDD, « Fondation pour la défense des démocraties »), un groupe de réflexion néoconservateur qui « promeut » une politique agressive envers l’Iran et des liens étroits entre les États-Unis et Israël. La FDD travaille en étroite collaboration avec des responsables du gouvernement israélien.

Parmi la dizaine d’autres organisations sionistes extrémistes qu’Adelson soutient financièrement, on trouve également « HaShomer HaChadash » en Israël. Il s’agit d’une « milice volontaire » sioniste armée qui, sur le papier, soutient prétendument les fermes de colons en Cisjordanie. Cependant, c’est de ses rangs que sortent les fanatiques dangereux et les voleurs de terres qui chassent les familles palestiniennes de leurs maisons et de leurs fermes et qui n’hésitent pas à tuer en cas de résistance, car ils savent qu’ils sont protégés par les forces de sécurité israéliennes, la police et l’armée, et que Miriam Adelson veille sur eux grâce à son influence et à sa fortune.

Entre 2019 et 2022, Adelson a donné à elle seule environ 6 millions de dollars pour soutenir l’expansion des colonies en Cisjordanie. Avec son journal Israel Hayom, le plus grand et le plus vendu en Israël, elle soutient les objectifs criminels du régime Netanyahou en général et ceux des colons illégaux en particulier.

Ces trois multimilliardaires se sont alliés au super PAC « MAGA-Kentucky ». Le nom lui-même est trompeur à deux égards : non seulement aucun des bailleurs de fonds ne vient du Kentucky, mais leur motivation principale, qui est de renverser Massie en raison de son opposition au financement américain des guerres d’Israël et à la participation des États-Unis à ces guerres, est tout sauf un objectif MAGA.

Les sionistes ont toutefois raison de craindre que Massie ne devienne le modèle d’un véritable mouvement « America First ». Par exemple, la députée républicaine Marjorie Taylor Greene, de Géorgie, a récemment déposé un amendement visant à supprimer l’aide militaire à Israël du nouveau budget de l’armée américaine et a accusé Israël de génocide à Gaza. Il ne serait donc pas surprenant de voir bientôt apparaître un «

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