Berlin, Allemagne (Weltexpress). C’est ce qu’estime l’Union démocratique arabe pélestinienne (UDAP) dans une contribution publiée le 16 décembre 2024 par le magazine communiste « Contropiano » : Ces dernières semaines, la Syrie a connu d’importants développements politiques et militaires. Lorsque le gouvernement Assad est tombé, Haiʾat Tahrir ash-Sham (HTS), un groupe salafiste financé et soutenu par la Turquie, membre de l’OTAN, a pris le pouvoir. Cette évolution soudaine semble être le résultat, en termes de méthodes et de calendrier, d’un accord visant à redéfinir la structure politique du Moyen-Orient. La Turquie, qui souhaite étendre son influence dans la région, semble être l’acteur principal de ces développements, aux côtés des États-Unis et des pays arabes du Golfe.
Le rôle de la Syrie
Depuis plus de soixante ans, la Syrie défend la position d’un soutien ferme à la cause palestinienne et s’oppose vigoureusement à l’occupation israélienne et aux tentatives de certains pays arabes de normaliser les relations entre pays arabes. Malgré les pressions, la Syrie a refusé de s’engager dans un processus de paix avec Israël, estimant que l’occupation de la Palestine était inacceptable. La Syrie a donc toujours été considérée comme un rempart contre l’impérialisme américain au Moyen-Orient et s’est fermement opposée aux plans géopolitiques visant à consolider l’hégémonie occidentale et à affaiblir la résistance palestinienne. Cet engagement a également eu un impact direct sur sa politique intérieure et extérieure et a influencé les alliances et les conflits qui ont façonné son destin au cours des dernières décennies.
Une agression impérialiste
Depuis 2011, la Syrie est victime d’une agression impérialiste de la part des États-Unis, de l’OTAN et d’alliés régionaux comme la Turquie et les pays arabes du Golfe. La guerre civile a été en partie alimentée par des interventions extérieures , qui ont soutenu des groupes rebelles, dont des djihadistes, dans le but de saper la Syrie, considérée comme faisant partie de ce que l’on appelle « l’axe du mal », mais aussi d’affaiblir sa position stratégique au Moyen-Orient et de poursuivre un processus de fragmentation, de renforcement de la position occidentale dans la région et, par conséquent, de contrôle toujours plus grand sur les ressources énergétiques. Malgré les sanctions, le siège et les immenses pressions politiques et militaires, la Syrie résiste depuis plus d’une décennie.
Quelles sont les forces qui ont pris le pouvoir en Syrie ?
Dans ce contexte, différentes forces, d’abord considérées comme des terroristes, puis rebaptisées « rebelles syriens », ont lancé des offensives répétées contre les principales villes syriennes avec le soutien de la Turquie, du Qatar et des États-Unis, ont permis l’installation de bases militaires américaines, ont accueilli des soldats britanniques et français et ont maintenu des relations directes avec Israël, ont pris le pouvoir.
Lors de la dernière et surprenante offensive lancée fin novembre, ils ont pris le contrôle de la Syrie jusqu’à la capitale Damas, sanctionnant la chute de la République arabe syrienne et ouvrant la voie à de nouveaux scénarios : la neutralisation de la Syrie et du rôle qu’elle jouait dans la région, ou pire encore, le risque concret d’une scission sur une base ethnico-religieuse.
Impact sur la résistance
La chute de la Syrie a des répercussions importantes sur la résistance palestinienne et libanaise. Jusqu’à présent, la Syrie était à la fois un allié régional des formations de la résistance et un soutien logistique et opérationnel. Ces développements soudains risquent d’empêcher la résistance libanaise de rouvrir le front avec Israël et pourraient conduire la résistance palestinienne à céder sous des conditions qui étaient jusqu’à présent considérées comme indiscutables pour un éventuel cessez-le-feu à Gaza. Par conséquent, la détérioration des conditions de la résistance palestinienne pourrait conduire à un cessez-le-feu dans les semaines à venir.
Agression militaire sioniste
En plus de l’affirmation de Netanyahu d’avoir joué un rôle décisif dans la chute de la Syrie par des frappes aériennes continues, Israël n’a pas attendu et a lancé des centaines de frappes aériennes qui ont détruit plus de 70 % des capacités militaires de la Syrie, et a lancé une invasion terrestre de la Syrie pour poursuivre le plan d’annexion de la Syrie l’occupation du Golan et est arrivé à seulement 19 km de Damas, dans le silence total des groupes armés qui ont pris le contrôle de la Syrie, et étaient occupés ces derniers jours à accueillir les délégations diplomatiques de la Turquie et du Qatar et à proclamer la fin de l’économie contrôlée, des subventions au profit du marché libre et des privatisations. Dans ce contexte, il convient de noter que la présence militaire américaine en Syrie comprend toujours plusieurs bases militaires comme celle d’Al-Tanf et est répartie autour des zones pétrolières sous le contrôle des FDS.
Des espoirs pour l’avenir de la Syrie
Nous sommes d’accord avec la position exprimée par les organisations de la résistance palestinienne en Syrie : C’est-à-dire le droit du peuple syrien à l’autodétermination – loin de l’ingérence impérialiste – qui peut préserver l’unité et éviter la division de la Syrie et, surtout, qui peut continuer à soutenir la résistance du peuple palestinien contre l’occupation sioniste.
De même, nous regardons avec inquiétude la situation du peuple palestinien dans les villes et les camps de réfugiés en Syrie, en espérant que ses droits ne seront pas violés et que les nouveaux scénarios incluront son droit à poursuivre sa lutte de libération.
Note :
Voir l’article
- Les défis posés par les événements en Syrie par Gerhard Feldbauer
dans le WELTEXPRESS.